Ce sympathique slasher norvégien a contribué à attirer l’attention des amateurs de films d’horreur sur le cinéma scandinave.

Critique de COLD PREY

Gros succès au box-office norvégien, Cold Prey a fait le tour des festivals et fait indéniablement partie des films qui ont déclenché le petit effet de mode actuel autour du cinéma d’horreur scandinave. Pourtant, le synopsis laisse présager d’un slasher des plus classiques : une bande de jeunes se rend au sommet d’une montagne isolée pour faire une partie de snowboard, mais l’un d’entre eux se casse la jambe et le groupe se voit contraint de se réfugier dans un chalet laissé à l’abandon.

On l’aura compris, les lieux n’ont pas été totalement désertés puisqu’un tueur rôde dans les environs, bien décidé à punir les intrus d’avoir pénétré son territoire. Si le pitch pourrait ressembler à celui du énième remake de Vendredi 13, Roar Uthaug ne puise pas ses inspirations dans les slashers actuels mais plutôt dans le cinéma d’horreur des années 70, celui qui savait prendre le temps d’installer son atmosphère avant de faire intervenir l’action à grands coups de hache.

Les coups de hache ou autres ustensiles tranchants auront bel et bien lieu – et ils seront méchants – mais pas avant que le spectateur n’ait fait connaissance avec des personnages un peu moins clichés que prévu (la morale puritaine, toujours sous-jacente dans les productions américaines, est en général absente des films d’horreur scandinaves) et interprété avec grand naturel par les comédiens. Le suspense n’en devient que plus fort puisque l’éradication progressive de cette bande de jeunes inoffensifs conserve une portée tragique tout au long du film, chacune des mises a mort atteignant un degré de violence assez viscérale sans jamais que le regard porté sur les événements ne verse dans le cynisme.

Cold Prey exploite de manière plutôt inspirée les superbes montagnes enneigées qui cernent les personnages, et dont l’immensité tranche avec le caractère claustrophobe des décors intérieurs afin d’accentuer la sensation d’isolement. Roar Uthaug ancre ainsi son histoire dans un univers visuel bien défini appuyé par une esthétique arborant des tons presque monochromes dès lors que les jeunes gens se retrouvent plongés dans l’horreur. Parmi ces derniers, l’héroïne est incarnée par Ingrid Bolsø Berdal, révélation du film, et qui côtoie l’actrice Viktoria Winge, vue dans Nouvelle Donne. Témoignant d’un vrai savoir-faire, Cold Prey s’impose comme l’une des meilleures incursions dans le genre que la Norvège nous ait délivrés jusqu’à présent.

Cold Prey renvoie davantage au cinéma d’horreur des années 70 qu’aux slashers actuels et prend le temps de planter son décor et son atmosphère avant de laisser entrer l’horreur par la grande porte. L’efficacité de la mise en scène et le naturel des comédiens (Ingrid Bolsø Berdal, parfaite) font de Cold Prey une virée cauchemardesque bien emballée, la violence et les mises à mort atteignant parfois un degré assez viscéral. Rien de révolutionnaire dans ce film d’horreur sans prétention, juste une incursion réussie dans un genre qui se complait trop souvent dans la paresse. Retrouvez ci-dessous la critique du film et celle de sa suite, Cold Prey II.

Critique de COLD PREY II

Fort de son succès au box-office et de sa diffusion à l’international, Cold Prey a engendré une suite deux ans plus tard, Cold Prey II, sortie sur les écrans norvégiens en octobre 2008 et projetée en France au Festival de Gérardmer. Réalisateur du premier et producteur de celui-ci, Roar Uthaug passe la main à Mats Stenberg qui délivre une production efficace mais loin d’atteindre le niveau de son prédécesseur, que ce soit en termes d’écriture, de mise en scène ou de soin visuel. Du réchauffé parsemé de situations convenues même si l’expérience demeure divertissante.
Elodie Leroy

Article publié sur Filmsactu.com le 5 janvier 2010

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