Films, série animée, j-drama, comédies musicales, jeux vidéos… Nous avons répertorié toutes les adaptations de Death Note !

L’œuvre culte de Tsugumi Oba et Takeshi Obata est devenue un incontournable de la culture pop japonaise et n’a décidément pas fini de faire parler d’elle, comme le démontre la sortie de la série TV Death Note (2015), mais aussi une comédie musicale avec le chanteur de K-pop Kim Junsu. Quelles sont les adaptations à voir absolument dans le large panel qui nous est offert ? Vous trouverez peut-être la réponse dans ce dossier.

L’être humain dont le nom est écrit dans ce cahier meurt

Death Note, le manga

A l’origine, Death Note est donc un manga dont le scénario est signé Tsugumi Oba et les dessins Takeshi Obata. Composé de 13 volumes, il est d’abord prépublié au Japon dans le magazine Weekly Shônen Jump entre décembre 2003 et mai 2006, puis édité en douze tomes par Shueisha. Il s’exporte par la suite dans un grand nombre de pays, parmi lesquels la France où il est disponible chez Kana.

Lorsque le cahier de la mort atterrit dans les mains de Light Yagami, un lycéen surdoué, une vague de morts mystérieuses s’abat d’abord sur la région du Kanto, au Japon, avant de s’étendre à travers le monde. Les victimes ? Des criminels récidivistes terrassés par une crise cardiaque. Celle-ci survient 40 secondes après que Light Yagami a écrit leur nom dans le Death Note.

Dégoûté par le monde qui l’entoure, qu’il juge gangréné par la corruption, le jeune homme fait sa propre justice pour combler les failles du système. Son but ? Créer un monde parfait dans lequel le Mal n’aura pas sa place. Mais n’est-il pas en train de se muer en monstre ? Bientôt, il s’aperçoit qu’il est adulé par la plupart des jeunes, qui le surnomment Kira (dérivé de la prononciation japonaise du mot anglais killer). Agissant en toute impunité contre les autorités, Light Yagami use de son pouvoir sous l’œil amusé de Ryuk, le dieu de la mort qui lui a confié ce cahier pour se distraire et dont seul le jeune homme perçoit la présence.

C’est alors qu’Interpol engage L, un mystérieux détective dont personne ne connaît la véritable identité et dont les capacités intellectuelles en font un adversaire de taille pour Light Yagami… Les deux jeunes hommes vont se livrer à un duel sans merci. Le vainqueur sera le premier à découvrir l’identité de l’autre…

Dès lors que le Death Note tombe dans le monde des humains, il appartient à celui qui le trouve.

Mêlant les genres du fantastique, de l’horreur et du thriller aux accents philosophiques, Death Note joue sur un scénario très dense, un découpage percutant et un graphisme soigné sans être tape-à-l’œil.

A travers les personnages de Light et L, Death Note confronte deux conceptions différentes de la justice : l’un prétend incarner une sorte de justice divine, tandis que l’autre croit en la justice humaine. A l’époque où le manga arrive dans nos contrées, certains y voient une allusion à l’obsession sécuritaire post-11 septembre. Aujourd’hui, avec la montée des fanatismes de tous bord, on peut dire que l’opposition entre Light et L est toujours d’actualité et qu’elle n’a pas fini de questionner nos propres convictions en matière de Liberté et de frontière entre le Bien et le Mal.

Mais Death Note est aussi l’histoire de la naissance d’un monstre, tout simplement, et le fait que ce monstre soit un adolescent en fait une œuvre particulièrement dérangeante. Le manga innove en faisant de ce monstre son personnage principal, dont il adopte le point de vue.

Voir dans ce choix narratif une forme de promotion de la violence auprès des jeunes serait une erreur. En effet, en exerçant son pouvoir, Light se coupe de tous liens affectifs possibles et se condamne à une éternelle souffrance. Toutefois, ce n’est pas pour rien si le personnage rencontre un grand succès : son cynisme fait écho à l’absence d’idéaux des jeunes d’aujourd’hui, qui n’ont plus foi en le monde des adultes. Pour couronner le tout, le personnage féminin principal, une idole de J-pop surnommée Misa Misa, entre volontairement dans une relation de soumission totale avec Light, qu’elle finit par seconder dans sa quête criminelle…

Sombre, perturbant et diaboliquement intelligent, Death Note est un manga phare de ces dernières années. A cette portée idéologique, il faut ajouter une réelle habileté du scénariste à créer du suspense et nous passionner par le duel psychologique qui se joue entre les deux principaux protagonistes, et qui se traduit par des dialogues denses convoquant des notions de psychologie et de profiling.

Une personne qui devient possesseur d’un Death Note peut obtenir un œil de dieu de la mort, lui permettant de connaître le nom et la durée de vie restante de celui ou celle qu’elle regarde, en échange de la moitié du temps qui lui reste à vivre.

Très vite, Death Note engendre un véritable phénomène de société chez les jeunes du monde entier. Il est également à l’origine d’une polémique : son héros, Light Yagami, est un lycéen cynique qui se mue en meurtrier, ce qui vaut alors au manga d’être interdit dans certaines villes d’Asie, notamment en Chine, sous prétexte qu’il ferait la promotion de la mort auprès des jeunes.

Death Note, les films live

En 2006, deux longs métrages adaptés de Death Note voient le jour au Japon en même temps qu’une série animée, dont nous vous parlons un peu plus loin. Ces deux films cinéma, Death Note et sa suite Death Note: The Last Name, sont réalisés par Shusuke Kaneko, et seront suivis en 2008 par un spin off, L: Change the World, réalisé par Hideo Nakata. Commençons par les films de Shusuke Kaneko, car ce sont surtout eux qui méritent l’attention.

Produits par NTV et distribués par Warner Bros Pictures Japan, Death Note et Death Note: The Last Name sortent en France chez Kazé fin 2006. Ils constituent une adaptation fidèle, sans être littérale, du manga. Aidé d’un budget confortable, Shusuke Kaneko signe un thriller fantastique sombre et bien ficelé, qui évite les pièges de la surenchère et vaut aussi bien pour son efficacité que pour son traitement des thèmes de fond. Death Note et Death Note: The Last Name sont des films à la fois divertissants et dérangeants : les touches d’ironie du manga sont bien présentes, de même que les retournements de situation glaçants.

Le changement le plus frappant demeure le final du second film. Selon la rumeur, ce final correspondrait à celui que les créateurs du manga avaient prévu au départ, avant que leur éditeur ne leur demande de prolonger l’histoire de cinq tomes.

Dans le monde des humains, les possesseurs de Death Notes ne peuvent voir leurs dieux de la mort respectifs que s’ils touchent le cahier de l’autre.

Light Yagami est interprété par Tatsuya Fujiwara (Battle Royale) et L par Kenichi Matsuyama (La Ballade de l’impossible, Gantz). Si la personnalité de Light peut paraître adoucie au premier abord, on retrouve fidèlement son évolution monstrueuse à mesure qu’il est gagné par son délire de justice et de grandeur. Visiblement inspiré par son personnage, Tatsuya Fujiwara restitue la froideur inquiétante du personnage sans jamais sombrer dans la caricature. Après tout, le film adopte en grande partie son point de vue, ce qui signifie qu’il doit nous embarquer avec lui dans sa quête. L’interprétation de l’acteur est réussie puisqu’il parvient à susciter à la fois l’empathie et l’horreur, comme le personnage du manga.

Pour l’accompagner, la créature Ryuk est réalisée en images de synthèse et interprétée par Shido Nakamura (Lettre d’Iwo Jima, The Neighbor No. Thirteen), qui s’approprie à merveille ce personnage de dieu de la Mort de bouffon au look menaçant. Les effets spéciaux consistant à donner vie à Ryuk et Rem s’avèrent plutôt réussis mais seront, comme nous le verrons par la suite, dépassés dans la série TV de 2015.

Misa Misa est quant à elle interprétée par l’excellente Erika Toda (Liar Game), qui réussit à restituer le mélange de noirceur et de candeur enfantine et un brin pathétique de son personnage.

Mais la révélation est surtout Kenichi Matsuyama dans le rôle de L : on reste scotché par son travail de composition ! Il réussit l’impossible en imitant les attitudes et la gestuelle propres au mystérieux détective, et ce, avec le plus grand naturel ! L’incarnation est bluffante. Ce rôle a d’ailleurs propulsé Kenichi Matsuyama au sommet, au point que les producteurs ont tenté de prolonger le phénomène en dédiant un spin-off à son personnage.

Sorti au Japon en février 2008 et réalisé par Hideo Nakata (Ring), qui est habituellement une valeur sûre du cinéma, L: Change the World n’est malheureusement pas à la hauteur des attentes et déçoit sur tous les tableaux : scénario ridicule, réalisation sans saveur, acteurs secondaires lamentables (les méchants sont risibles)… Bref, oublions ce L: Change the World et restons-en aux deux films de Shusuke Kaneko !

Si l’on ne précise pas les circonstances de la mort, la cause par défaut est un arrêt cardiaque au bout de 40 secondes. Si l’on commence à décrire la cause de la mort avant l’expiration de ce délai, on obtient un délai supplémentaire de 6 minutes 40 secondes du monde des humains (soit dix fois la fenêtre de temps initiale de 40 secondes) pour en rédiger précisément les circonstances.

En 2009, Warner Bros annonce avoir acquis les droits d’adaptation du manga pour les Etats-Unis. Le réalisateur Shane Black (Iron Man 3) est associé au film en 2011 mais celui-ci ne voit finalement pas le jour et le cinéaste se consacre à d’autres projets. Et c’est tant mieux car les changements annoncés ne suscitent pas l’enthousiasme : non seulement Ryuk y serait supprimé mais Light Yagami y poursuivrait une quête de vengeance et non de justice… Autant dire que les Américains n’ont rien compris au sens de l’histoire !

Death Note, la série animée

Lancée en même temps que les films, la série animée Death Note est signée Tetsuro Araki (Gungrave, L’Attaque des Titans) et produite au sein des studios Madhouse. Elle se décline en 37 épisodes diffusés sur NTV entre octobre 2006 et juin 2007. En France, elle est disponible en DVD chez Kana Home Vidéo.

A partir d’un scénario très cérébral, Tetsuro Araki délivre un récit tortueux et judicieusement teinté d’une atmosphère oppressante, voire inquiétante, faisant honneur à la noirceur du matériau d’origine. En plus de restituer avec une extrême fidélité l’intrigue du manga, la série animée Death Note joue habilement sur cette impression que Light se trouve constamment sur le fil du rasoir, ce qui rend le suspense de la série absolument palpitant, malgré un découpage moins rapide que dans la plupart des séries animées japonaises.

Le lecteur du manga pourra presque reprocher à l’anime de coller au matériau d’origine d’un peu trop près. Mais faut-il vraiment s’en plaindre compte tenu de la qualité du scénario ? D’autant que la mise en scène est loin d’être paresseuse : cadrages tortueux, esthétique cultivant les zones d’ombre, bande-son stressante aux accents mystiques… Utilisés dans les moments les plus inattendus, les chants grégoriens viennent souligner la rencontre contre nature qui s’opère via le Death Note entre les deux mondes, celui des humains et celui du shinigami Ryûk, figure tour à tour clownesque et funeste (et toujours jouée par le comédien Shido Nakamura). Une très belle adaptation.

La personne qui touche le Death Note devient capable de voir et entendre l’ancien propriétaire du cahier qu’est le dieu de la Mort, même si elle n’en est pas elle-même le nouveau propriétaire.

Death Note, le roman spin-off

Ecrit par Nisio Isin et publié le 1er août 2006, le roman Death Note Another Note: The Los Angeles BB Murder Cases s’attarde sur la première rencontre entre L et Naomi Misora, une jeune femme agent du FBI que l’on retrouve dans l’œuvre d’origine (elle vient venger son fiancé Ray Penber, tué par Kira). Outre l’affaire de crimes en elle-même, le roman s’intéresse au personnage de Naomi Misora ainsi qu’à l’orphelinat de Watari, dans lequel sont élevés des petits génies comme L. On retrouve ainsi Mello, un personnage qui interviendra dans les derniers tomes du manga Death Note.

Le roman Death Note Another Note: The Los Angeles BB Murder Cases est disponible en France chez Kana.

Death Note, le jeu vidéo

Sans surprise, Death Note se décline également en jeu vidéo. Développé et publié par Konami sur Nintendo DS, le premier jeu, Death Note Kira Game, sort dans les bacs le 15 février 2007 au Japon. Il s’agit d’un jeu de stratégie dans lequel le joueur se met dans la peau soit de Light Yagami, soit de L, pour deviner l’identité de ses ennemis. Deux séquelles voient le jour dans les mois qui suivent : Death Note Successors to L en juillet 2007 et L the Prologue to Death Note – Spiraling Trap en février 2008. Dans ce troisième opus, le joueur est dans la peau d’un agent rookie du FBI qui doit s’échapper d’un hôtel tout en étant en contact avec L, qui lui donne au fur et à mesure des indices…

A noter que des personnages de Death Note apparaissent aussi dans la franchise Jump Super Stars (Nintendo), qui regroupe plusieurs personnages de mangas à succès publiés chez Weekly Shônen Jump… Autant dire que Death Note fait déjà partie des indispensables de la culture pop japonaise !

Le suicide est une cause valide de mort. Fondamentalement, c’est une éventualité envisagée par tous les humains et qui, de ce fait, n’entre pas dans les « actes impensables ».

Death Note, la comédie musicale

Cette année, en 2015, le phénomène Death Note revient en force puisqu’une nouvelle adaptation vient de voir le jour au Japon et en Corée du Sud, sous forme de… comédie musicale ! On ne se refuse rien.

Composée en langue anglaise par un talent de Broadway, Frank Wildhorn, l’œuvre est d’abord lancée au Japon par l’agence HoriPro et se joue entre le 6 et le 29 avril 2015, avec successivement Kenji Urai et Hayato Kakizawa dans le rôle de Light Yagami et Teppei Koike dans le rôle de L.

C’est surtout le casting sud-coréen qui fait parler de lui : si l’interprète de Light Yagami, Hong Kwang Ho, est surtout connu dans le monde de la comédie musicale, celui de L est une véritable star internationale. Il s’agit en effet de Kim Junsu, alias Xia Junsu du groupe de K-pop JYJ, pour qui la comédie musicale représente aujourd’hui l’essentiel de ses activités solo, et qui a reçu d’excellentes critiques sur sa prestation dans le rôle de L.

Le show s’est joué entre le 11 juin et le 11 août 2015 en Corée du Sud.

Si le Death note est volé et si son propriétaire est tué par le voleur, le droit de propriété est automatiquement transféré au voleur.

Death Note, le drama

C’est tout nouveau, ça vient de sortir ! Réalisé par Ryuichi Inomata (Kaseifu no mita) et Ryo Nishimura, et écrit par Yoshihiro Izumi, le drama Death Note s’étend sur 10 épisodes diffusés tous les dimanches sur NTV, depuis le 5 juillet 2015.

Pour l’instant, je n’ai vu que quatre épisodes, et si ce drama n’est pas exempt de quelques défauts, l’ensemble s’avère plutôt convaincant. L’idée de réaliser une série est bien plus intéressante que de rebooter les films, comme l’auraient fait les Américains : le format permet de s’étendre sur le développement des personnages et de les aborder sous un angle neuf. Cette fois, l’histoire a subi quelques modifications, et c’est une très bonne chose : il aurait été barbant de retrouver la trame à l’identique pour la énième fois, alors qu’il y a déjà eu tant d’adaptations.

Ce qui est intéressant, dans cette première partie du drama Death Note, c’est le regard porté sur Light Yagami : plutôt que de mettre l’emphase sur son arrogance, l’écriture, mais aussi l’interprétation habitée de Masataka Kubota (Fugainai Boku wa Sora o Mita), développent surtout l’extrême solitude du garçon, qui apparait comme un adolescent à la dérive. Du jour au lendemain, et alors qu’il ne communique plus avec son entourage, il se retrouve avec un pouvoir extraordinaire mais ô combien pervers entre les mains, celui de tuer d’un coup de crayon. Alors que fait-il ? Il fait ce que beaucoup d’ados feraient à sa place : il se renferme sur lui-même et devient accro. Autour de lui, personne ne s’aperçoit qu’il est en train de se muer en véritable psychopathe. Personne, à part Ryuk, qui l’observe ironiquement et parait encore plus grotesque et effrayant que dans les précédentes adaptations de Death Note.

Une fois encore, le budget s’avère confortable, suffisamment en tout cas pour que les effets spéciaux passent à la vitesse supérieure : on le constate dès la première apparition de Ryuk, dont le rendu est pour ainsi dire assez stupéfiant, beaucoup plus abouti que dans les films. On reprochera tout de même au drama une mise en scène un peu inégale, qui alterne entre des scènes très soignées sur le plan de l’atmosphère, et d’autres plus impersonnelles. La musique n’y est pas pour rien : elle fait mouche dans les moments oppressants mais repose aussi en partie sur un thème principal assez insipide.

Au rang des défauts, on reprochera également une partie du casting secondaire, à commencer par l’interprète de Misa Misa, Sano Hinako (Jigoku Sensei Nube), qui est loin d’arriver à la cheville d’Erika Toda. Par ailleurs, les criminels intervenant au début de l’histoire sont parfois exaspérants à force d’être grotesques.

En revanche, le jeune Kento Yamazaki (L-DK, Runaway) relève très honorablement le défi de succéder à Kenichi Matsuyama dans le rôle de L. Et ce n’était pas gagné sachant à quel point ce dernier a marqué les esprits ! Moins excentrique que son prédécesseur, Kento Yamazaki parait un peu crispé dans les deux premiers épisodes mais prend rapidement de l’aisance et s’avère finalement assez charismatiue, livrant parfois des expressions de psychopathe assez réjouissantes. Son jeu reste moins élaboré que celui de Masataka Kubota mais il lui tient tête avec assurance.

En résumé, à défaut d’être la série de l’année, le drama Death Note vaut le coup d’œil aussi bien pour les novices que pour les initiés, qui prendront plaisir à redécouvrir les personnages sous un jour légèrement différent et apprécieront la noirceur du propos. Et puis, le drama a non seulement le bon goût de réactualiser l’univers du manga, notamment en faisant intervenir les réseaux sociaux, mais aussi de réserver deux surprises concernant des personnages secondaires… Je n’en dirai pas plus ! Allez, je vous lâche un indice : cela concerne les candidats à la succession de L…

Quelle sera la prochaine adaptation de Death Note ? En tout cas, celle-ci est prévue pour être diffusée dans plus de 120 pays via des plateformes web comme Crunchyroll, qui propose les épisodes du drama en streaming quelques jours après leur diffusion.

Elodie Leroy

 

BONUS : Death Note les films VS le drama

 

Après le dossier récapitulant toute la panoplie des adaptations de Death Note, voici un petit comparatif entre la série de NTV et l’adaptation live de Shusuke Kaneko. La confrontation se justifie pleinement : le drama vient corriger certains défauts des films sans pour autant les enterrer, ces derniers possédant des qualités spécifiques.

Les films Death Note et Death Note The Last Name (2006)

Films réalisés par Shusuke Kaneko, avec Tatsuya Fujiwara, Kenichi Matsuyama et Erika Toda.

LES PLUS :

  • Le scénario est bien ficelé et très fidèle au manga, malgré une fin différente.
  • Le découpage du récit et de l’action est mieux équilibré que dans le drama.
  • La mise en scène est sobre mais travaillée tout du long.
  • La prestation de Kenichi Matsuyama, qui reproduit avec exactitude les mimiques du personnage de L dans le manga, est saisissante.
  • Dans le rôle de Light, Tatsuya Fujiwara apporte un ton différent au personnage, auquel il ne ressemble pas, mais brille dans les scènes théâtrales qui clôturent les deux films.
  • Le choix d’Erika Toda dans le rôle de Misa Amane est judicieux : l’actrice apporte davantage de relief au personnage du manga.
  • La voix de Ryuk est interprétée par Shido Nakamura, et on adore !
  • L’ambiance sonore est plus soignée que dans le drama, avec des musiques discrètes mais efficaces, auxquelles il faut ajouter les titres de Red Hot Chili Pepper dans les génériques.

LES MOINS :

  • Faute de suffisamment de place pour les dialogues, le duel entre Light et L ne met pas suffisamment l’emphase sur le jeu de manipulation psychologique et la manière dont les personnages eux-mêmes le décortiquent ouvertement dans le manga.
  • Near et Mello sont zappés puisque la fin a été changée.
  • Le personnage ajouté de la journaliste, qui éradique sa rivale grâce au Death Note, est un peu caricatural.
  • On regrette l’absence des hommes d’affaires de la compagnie Yotsuba, qui participaient beaucoup à élaborer la critique sociale dans le manga.

Le j-drama Death Note (2015)

Réalisé par Ryuichi Inomata, Ryo Nishimura et Marie Iwasaki, avec Masataka Kubota, Kento Yamazaki et Sano Hinako.

LES PLUS :

  • Le drama propose une vraie relecture de l’univers du manga, en l’actualisant avec les technologies modernes (réseaux sociaux, etc.).
  • La mise en scène fait des merveilles dans les scènes intimistes, permettant de détailler pas à pas tous les états d’âme les plus glauques de Light Yagami.
  • La psychologie des personnages est plus fouillée, en particulier celle de Light Yagami même s’il a subi quelques changements.
  • La tension psychologique entre Light et L est plus développée et plus fun, notamment grâce à une meilleure restitution des jeux de manipulations et des notions de profiling. Leur amitié manquée – avec sa connotation ambiguë – est davantage mise à l’honneur.
  • Le choix d’acteur pour Light Yagami est judicieux : l’acteur ressemble davantage au personnage et lui apporte plus d’innocence au début du drama, pour en faire un personnage d’une noirceur encore plus glaçante à l’arrivée.
  • Joué par Kento Yamazaki, L apparait plus ambivalent et son cynisme ressort davantage.
  • L’actrice qui joue Near, Mio Yuki, a l’air d’une psychopathe ; le changement du personnage de Mello est osé mais c’est une excellente idée !
  • On retrouve les hommes d’affaires de Yotsuba, ce qui permet de développer le propos sur la perte d’idéaux de la jeunesse d’aujourd’hui.
  • Les dieux de la mort bénéficient d’un rendu plus précis.

LES MOINS :

  • Le récit est un peu déséquilibré, avec notamment un premier acte qui s’étire en longueur. L’intérêt est clairement de développer la psychologie de Light, mais il aurait fallu que la série soit plus longue.
  • La mise en scène manque d’envergure dans les scènes censées être spectaculaires (voir le passage avec Raye Penber).
  • L’actrice qui joue Misa, Sano Hinako, est très mauvaise.
  • L’ex-agent Naomi Misora a disparu de la circulation.
  • L’acteur qui interprète M. Yagami, Yutaka Matsushige, est monolithique et crispé.
  • Le thème musical principal, qui revient lourdement à chaque épisode, est raté.
  • Le bruitage qui marque la mise à mort des criminels par le Death Note est identique à celui des films… NTV aurait pu renouveler un peu les effets sonores !

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